Major League Gaming
Ce n’est un secret pour personne, les américains dominent outrageusement l’eSport Call of Duty. Cela est d’autant plus vrai sur le dernier opus de la série d’Activision : Advanced Warfare. Cette saison, les équipes outre-Atlantique raflent tous les tops des évènements majeurs et ne laissent pas de place au reste du monde. Cette hégémonie est logique pour certains, discutable pour d’autres.
Les joueurs américains bénéficient de meilleures conditions pour progresser et hausser sans cesse leur niveau : une ligue professionnelle avec des matchs à enjeux réguliers, un statut de joueur professionnel reconnu, etc. Tous les organismes, tournois, et infrastructures mis en place au pays de l’oncle Sam peuvent expliquer une certaine domination des joueurs US. Cependant, d’autres facteurs entrent en ligne de compte et certains sont vus d’un très mauvais œil en Europe, parmi eux l’Adderall, un médicament utilisé de façon détournée pour augmenter les capacités intellectuelles.
Boîte et comprimés d'Adderall
L’Adderall est un psychostimulant composé de sels mixtes d’amphétamines. Il est classiquement utilisé pour traiter les Troubles Déficitaires de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Ce médicament est interdit en France, aux États-Unis en revanche il peut être prescrit sur ordonnance.
Pour faire simple l’Adderall agit sur nos neurotransmetteurs, dans ce cas la dopamine. Cette dernière est libérée d’une cellule productrice vers une cellule réceptrice. Les individus atteints de TDAH souffrent d’une insuffisance de dopamine, le médicament comble donc ce manque de deux manières. Premièrement la molécule d’Adderall est quasi identique à la dopamine et vient donc la substituer en cas de manque. Deuxièmement le médicament bloque les systèmes anti-dopamine.
Une prise détournée d’Adderall augmente donc les capacités d’attention, de concentration et d’apprentissage.
Schéma représentatif des effets de l'Adderall sur le cerveau (neurotransmetteurs)
L’usage détourné d’Adderall est presque culturel aux États-Unis, il est utilisé dès les années 1940 lors de la Seconde Guerre Mondiale. Les industries pharmaceutiques américaines auraient produit plus de 150 millions de pilules pour permettre à leurs troupes de lutter contre la fatigue et la baisse de moral. De nos jours, l’Adderall est très prisé dans les universités américaines où les étudiants n’hésitent pas à s’en procurer de manière illégale pour préparer leurs examens. Les dealeurs d’Adderall sont très nombreux sur les campus et il est aisé de pouvoir se procurer ces pilules permettant de réviser des heures sans dormir ni même se nourrir.
C’est donc la drogue idéale pour les joueurs de Call of Duty, où la performance d’un joueur dépend de sa concentration, ses réflexes et ses prises de décisions. Aujourd’hui, toutes les équipes américaines sont globalement soupçonnées d’avoir recours à ces petites pilules magiques. Peut-on cependant qualifier la prise d’Adderall comme du dopage ? Oui et non… La prise de psychostimulants n’influent en rien le « gunskill », le jeu d’équipe ou encore la prise de bonnes décisions.
Ces qualités sont travaillées grâce à l’entrainement, à la compétition et à la connaissance du jeu. Ce n’est pas en avalant une pilule que vous deviendrez champion du monde et que vous allez avoir le shoot de Crimsix. Néanmoins, lors de confrontations avec des équipes qui ne sont pas sous Adderall, les joueurs ne partent pas sur le même pied d’égalité. Alors que certains ne doivent leur concentration qu’à leur force mentale, d’autres sont aidés par la chimie.
Clayster se procure de l'Adderall légalement par ordonnance pour son traitement personnel, il a en revanche été accusé de fournir ses coéquipiers durant son passage chez Complexity (Black Ops II)
L’eSport Call of Duty n’est pas encore assez développé pour qu’une réglementation voit le jour. D’autant plus que dans l’hypothèse où des contrôles anti-psychostimulants puissent être mis en place, ils seraient très coûteux pour les organisateurs. Pour le moment les joueurs ne souhaitant pas recourir à l’Adderall doivent donc composer avec la situation actuelle et se surpasser pour combler ce petit désavantage lors de certaines rencontres intercontinentales.
- Skypper
Clayster est connu pour prendre de l'Adderall pour raisons médicales. |
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